Le tisserand
par Brise Dellarosa
Le tisserand produit :
| Nom | Type | Où ? | Niveau | Min | Max | 23 écus* | | |
| Chapeau | Mixte | Tête | 3 | 40.00 | 75.95 | 53.00 | | 2 |
| Foulard | Homme | Tête | | 35.00 | 70.95 | 45.00 | 2 | |
| Coiffe | Femme | Tête | | 60.00 | 110.95 | 75.00 | 2 | 2 |
| Toque | Homme | Tête | | 40.00 | 80.95 | 53.00 | | 2 |
| Col | Mixte | Cou | | 50.00 | 95.95 | 67.00 | 4 | |
| Cape | Mixte | Dos | | 130.00 | 230.95 | 172.00 | 4 | 7 |
| Chemise pour femme | Femme | Torse | 2 | 85.00 | 150.95 | 111.00 | 8 | |
| Chemise pour homme | Homme | Torse | 2 | 85.00 | 150.95 | 111.00 | 8 | |
| Gilet | Homme | Torse | | 100.00 | 170.95 | 128.00 | | 7 |
| Tablier | Homme | Torse | | 85.00 | 150.95 | 113.00 | | 6 |
| Bustier | Femme | Ventre | | 100.00 | 170.95 | 128.00 | | 7 |
| Corde | Homme | Hanche | | 40.00 | 75.95 | 49.00 | 1 | 1 |
| Ceinture | Mixte | Hanche | 3 | 35.00 | 50.95 | 38.00 | | 1 |
| Houppelande | Femme | Corps | | 200.00 | 350.95 | 236.00 | 18 | 1 |
| Mantel | Homme | Corps | | 200.00 | 350.95 | 248.00 | 15 | 4 |
| Robe | Homme | Corps | | 200.00 | 350.95 | 230.00 | 12 | 5 |
| Bouclier | Mixte | Mains | | 20.00 | 80.95 | 68.00 | | 3 |
| Braies | Mixte | Jambes | 2 | 50.00 | 95.95 | 67.00 | 4 | |
| Bas pour femme | Femme | Jambes | 3 | 35.00 | 70.95 | 45.00 | 2 | |
| Bas pour homme | Homme | Jambes | 3 | 35.00 | 70.95 | 45.00 | 2 | |
| Jupe | Femme | Jambes | | 100.00 | 170.95 | 127.00 | 4 | 4 |
| Paire de bottes | Mixte | Pieds | | 65.00 | 120.95 | 82.00 | | 4 |
| Paire de chausses | Mixte | Pieds | 2 | 20.00 | 40.95 | 26.50 | | 2 |
| Poulaines | Mixte | Pieds | | 50.00 | 100.95 | 68.00 | | 3 |
| Tapisseries** | | | 4 | 70.00 | 200.95 | 89.00 | 6 | |
| Petite voile | | | | 140.00 | 400.95 | 177.00 | 14 | |
| Grande voile | | | | 700.00 | 2000.95 | 903.00 | 80 | |
* 23 écus : Calcul avec un salaire de 23 écus pour le tisserand, la laine à 11 écus et la peau à 15 écus.
** Tapisseries : Confection possible uniquement dans les villes dont c'est la spécialité :
- Boubonnais-Auvergne : Bourbon, Montluçon, Clermont, Montpensier, Moulins
- Flandres : Antwerpen (Anvers), Bruges, Dunkerque, Gent, Tournai
- Artois : Arras, Azincourt, Amiens, Bertincourt, Peronne, Calais, Cambrai
- Graafschap Holland : Rotterdam, Utrecht
- County palatine of Lancaster : Preston, Liverpool, Manchester, Lancaster, Kendal, Appleby
- Grafschaft von Württemberg : Reutlingen, Ulm, Zwiefalten
Les catégories "tête" et "pieds" ne sont pas cumulables (ex : impossible de porter simultanément foulard et chapeau).Essayez les vêtements avec la
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Les fournisseurs- Pour la laine
et les peaux
: les
éleveurs de moutons.
Les acheteurs- Tous les habitants pour le plaisir d'être bien se vêtir,
- Les paysans pour devenir artisan : braies + chemise + chausses
- Les artisans pour devenir érudit : braies + chemise + ceinture + bas + chapeau + chausses (ou poulaines ou bottes).
- Les bourgeois (niveau 4) pour leur hôtel particulier : tapisseries
- Les constructeurs de navires : petites voiles et grandes voiles.
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Botte Chausse | Bustier Poulaine | Braies | Houppelande | Jupe | Cape | Chemise | Robe | Mantel |
Le textile au Moyen-Age
Sources : Reportage sur le château fort de Guédelon - Le textile au Moyen Age - Les Fils du Temps : la teinture | Le travail du textile au Moyen Age est pratiquée aussi bien dans les ateliers urbains que de manière courante et individuelle dans les campagnes. Durant toute cette période, la laine reste le textile le plus employé. Viennent ensuite le lin et le chanvre, puis, en dernière position, la soie et le coton.
1. La laine L'industrie drapière (drap de laine) remonte au moins à l'Antiquité classique. La draperie renaît dans la seconde moitié du XIe siècle, en particulier dans les Flandres, où la densité de population est très élevée, et où l'on importe de la laine de qualité supérieure produite dans les élevages intensifs anglais, pratiqués par les moines prémontrés et cisterciens. Cette renaissance intervient également à Florence, mais la matière première employée est de moins bonne qualité. |
Au XIIIe siècle, l'Angleterre s'équipe de moulins à foulon, ce qui entraîne une dispersion de la production, à l'origine urbaine, qui devient alors plus rurale, plus commune.
A la même époque, la rupture des relations entre les Flandres et l'Angleterre entraîne l'exportation des laines anglaises vers l'Italie du Nord et le renouveau de l'industrie florentine.
Les opérations de préparationLa qualité de la laine est la condition première de la réalisation d'un bon drap. Jusqu'au début du XIVe siècle, on la prélève sur des moutons adultes. Il faut d'abord
laver les bêtes sur pied, puis la
tonte intervient au mois de mai. Auparavant, pour la draperie de qualité, les laines mortes sont écartées et réemployées pour la constitution de draps grossiers. On enlève les parties abîmées, puis on passe au
battage sur claies, qui sert à dilater la laine. Cette dernière est ensuite
désuintée par bains successifs, puis
ensimée à l'aide d'une matières huileuse destinée à l'adoucir. Les règlements de métiers conseillent le beurre et le saindoux plutôt que l'huile. On passe après au
peignage pour dégager les fibres longues, ce qui facilite la filature. Le cardage ne date que du XIVe siècle ! La technique de
filature à l'aide du fuseau et de la
quenouille remonte au Néolithique. Le fuseau sert à tordre et à enrouler le fil, et la quenouille permet de fixer le paquet de laine. On peut employer aussi la fusaïole, disque de pierre épais servant de contrepoids. La laine est tirée en fils et tordue entre le pouce et l'index. L'apparition du rouet est datée entre le XIIe et le XVe siècle. Il semble qu'il soit originaire de Chine. Une poulie avec une corde sans fin est reliée à une grande roue motrice. Mais la quenouille est loin d'être abandonnée.
Cardage | Rouet |
| Les fils sont ensuite mis en écheveaux dévidés sur des bobines et des canettes pour le tissage. L'ourdissage est l'opération qui consiste à préparer la chaîne des tissus par l'enroulement de fils de même longueur avec une tension uniforme, conditions nécessaires pour la solidité du tissage. C'est une opération délicate, car il s'agit de conserver la place respective des fils.
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Le tissage Si le filage est un travail exclusivement réservé aux femmes, le tissage, en revanche, est essentiellement masculin. Il consiste en l'entrecroisement de deux séries de fils : les fils de chaîne, tendus sur le métier, et les fils de trame, insérés au fur et à mesure. Les artisans utilisent des procédés similaires à ceux de l'Antiquité.
Plusieurs métiers à tisser sont connus de façon plus ou moins précise par les réglementations, car on n'en a retrouvé aucun. Le métier horizontal (ou basse lice) est maintenu au sol par quatre petits poteaux. Des barres parallèles, les ensouples, portent les fils de chaîne. On travaille accroupi. Le métier vertical (ou haute lice) est constitué d'un cadre de bois plus ou moins incliné. Les fils sont tendus par des poids. La barre de lice, parallèle à l'ensouple, est une amélioration majeure, puisqu'elle permet de soulever en une seule fois les fils de trame, ce qui accélère le travail. Le métier à bras apparaît fin XIIe-début XIIIe siècle. Il est constitué de fils de chaîne tendus horizontalement entre une ensouple et une traverse. Les barres sont levées et abaissées au moyen de pédales. Ce type de métier permet une production à grande échelle.
Les apprêtsLe
foulage du drap est destiné au
feutrage. On plonge le drap dans des bains spéciaux pour enchevêtrer les brins. Le tissu est purgé de ses impuretés et dégraissé à la chaux, au sable ou à l'urine. Après rinçage, il est foulé au pied. Il se comprime sous l'action de la chaleur et de l'humidité. La laine bouillie est obtenue par un feutrage à plus haute température. On effectue ensuite une tonte de l'étoffe destinée à réduire l'aspect duveteux. Le
ramage est destiné à retendre le tissu et à le faire sécher.
2. La teintureLa dernière étape de réalisation d'une étoffe est la
teinture. On en observe 2 types : une teinture domestique rurale, réalisée à l'aide des plantes les plus faciles à obtenir, donc d'un coût moindre, et une teinture professionnelle quasi-industrielle.
Les analyses physico-chimiques des vestiges textiles découverts lors de fouilles, les inventaires botaniques et les règlements d'activités permettent aujourd'hui de connaître l'art de la teinture à l'époque médiévale.
Ce dernier est complexe. Vient d'abord le
morçandage : on fait bouillir la matière dans un bain d'eau contenant un mordant (cendres végétales, alun, rouille, vinaigre et même urine). Ce procédé permet de fixer le colorant. Il peut être pratiqué avant, pendant ou après la teinture.
On distingue 2 procédés de teinture :
- par
macération à froid ou
fermentation, en renouvelant l'opération plusieurs fois afin de renforcer l'adhésion de la couleur
- par
macération à chaud dans un bain où l'on a auparavant fait bouillir les plantes tinctoriales.
Concernant celles-ci, il en existe une multitude. On trouve essentiellement :
- de la garance et du bois de sappan pour le
rouge,
- de la gaude pour le
jaune,
- de la guède (plus connue aujourd'hui sous le nom de pastel) et de l'indigo pour le
bleu,
- de la noix de galle et des racines de noyer pour le
noir (en remplacement du noir de fumée, de mauvaise qualité),
- et diverses variétés de fleurs et de feuilles pour le
vert.
Les teintes rouge violacé, très recherchées, sont obtenues à partir de lichens (ces derniers peuvent aussi donner, par bain d'ébullition, des teintes jaunes et vertes).
La cochenille est la femelle d'un petit insecte utilisée depuis l'Antiquité pour obtenir des teintes, selon la concentration, d'un rouge rosé à un pourpre bleu, en passant par le rouge vif, pourpre rouge et violet.
Sans compter les plantes employées par les gens du peuple, ramassées dans les bois ou cultivées dans leurs jardins :
- herbe (
vert),
- cerises (
rouge tirant sur le vieux rose),
- mûres (
bleu),
- genêts (
jaune et
vert), châtaigner et autres, n'offrant qu'une qualité médiocre.
Aucun mélange de couleurs n'est pratiqué afin d'en obtenir une autre, car il semble que ce genre de « bricolage » soit très mal considéré à l'époque. En général, un teinturier a en charge une couleur principale et une autre, secondaire (ex : rouge et jaune). Un teinturier de rouge, par exemple, ne s'occupe pas du bleu, et inversement.
Attention à une erreur fréquente chez les reconstituteurs : les teintures de mauvaise qualité donnent certes des couleurs passées, mais du rouge mal teint ne donne pas du rose ou de l'orangé. On ne parvient en effet à obtenir ces deux teintes qu'à partir de la fin du XIIIe siècle en Italie et du XIVe siècle en France (voir Michel Pastoureau,
Jésus chez le teinturier).